« Rendre des femmes visibles »
Le marbre et le carton
« Rendre des femmes visibles ».
Dans le couloir menant à la Grand’Chambre de la Cour de cassation, l’exposition « femmes de justice les pionnières », qui s’ouvre par cette phrase, érige des figures marquantes de femmes de justice parmi les bustes et peintures d’hommes qui y figurent, comme tant de lieux de justice, encore.
On y trouvera de courts portraits notamment de Charlotte Béquignon-Lagarde, première agrégée de droit (1931) et magistrate (1946) devenue doyenne de la Chambre sociale de la Cour de cassation, Michelle Giannotti, première présidente d’un tribunal (1970), Suzanne Challe, première première présidente de cour d’appel (1978), Simone Gaboriau, première présidente du syndicat de la magistrature (1982), Elisabeth Guigou, première Garde des Sceaux (1997) ou encore Dominique Lottin, première directrice des services judiciaires (2008).
Espérons que ces portraits de carton s’inscrivent progressivement dans des matériaux plus pérennes au sein des palais de justice et le même souhait peut être émis pour les locaux des ordres d’avocats.
Cette inscription symbolique dans les lieux de justice qui participe certainement de la « mémoire institutionnelle », pour citer Gwenola Joly-Coz au début de l’exposition, est importante pour celles et ceux qui passent dans les couloirs des juridictions aujourd’hui.
Même si la magistrature s’est féminisée, tout comme la profession d’avocats, cette mémoire de personnalités marquantes inscrite dans les lieux de justice, parmi laquelle on circule -professionnels du droit et justiciables-, et dans lesquels on exerce ces métiers, a encore des progrès à faire.